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Une vision systémique de l’alimentation

Lutter contre la « malbouffe », un historique

Lancé au début des années 2000, InPact avait pour vocation de fédérer des réseaux de développement agricoles à même de montrer la voie pour sortir d’une industrialisation de l’agriculture à outrance et fournir une alimentation de qualité à l’ensemble de la population.
Les premiers travaux sur les questions d’alimentation ont été dans le portage, la mise en commun et le développement de nombreuses structures de commercialisation de produits agricoles et alimentaires permettant aux citoyens et citoyennes désireuses de soutenir une autre agriculture de pouvoir le faire : systèmes d’AMAP, boutiques paysannes, marchés paysans et autres circuits courts, labellisation commerce équitable pour les circuits longs... Rencontrer un public prêt à soutenir une autre agriculture et en recherche d’une alimentation de qualité a été le point de départ des travaux sur l’alimentation pour les structures d’InPact.
Une analyse critique du plafond de verre auquel ces logiques de niche font face, apparue dans les années 2010, a amené à travailler sur les systèmes alimentaires territorialisés, et notamment via le boom des projets alimentaires territoriaux (PAT), pour porter notre vision de l’agriculture et de l’alimentation à une autre échelle. Il s’agit depuis de penser l’accès de tous et toutes à une alimentation de qualité pour envisager la généralisation des pratiques mises en avant par nos réseaux.

Une vision systémique de l’agriculture et de l’alimentation

La crise sanitaire et économique que traverse la France depuis mars 2020 a profondément aggravé des inégalités d’accès à l’alimentation, déjà largement observées et documentées, et a mis en évidence les fragilités d’une partie de notre système agricole et alimentaire. S’il ne fait plus de doute qu’il faut mener de front la lutte contre la précarité alimentaire et la transition des systèmes agricoles, la mise en cohérence de ces deux enjeux ne va pas toujours de soi.
Les inégalités d’accès à une alimentation « saine, durable et locale » sont liées à des facteurs économiques, matériels ou symboliques mais elles s’inscrivent également dans un contexte où la disponibilité des aliments concernés reste limitée.
Ainsi la réflexion sur l’accès à l’alimentation ne peut être dissociée d’une réflexion plus large sur l’évolution des modèles agricoles et l’installation de nouveaux actifs agricoles – et ce d’autant plus que les techniques agroécologiques, les productions maraîchères ou encore les modes de commercialisation en circuits courts permettent la création d’emplois. Par ailleurs, l’intervention publique en matière d’alimentation se développe à l’échelle nationale et locale. Le contexte est favorable au développement de véritables politiques alimentaires territoriales co-construites avec les acteurs locaux ; encore faut-il être aussi en capacité de transformer nos pratiques démocratiques et changer de paradigme pour penser l’alimentation comme un bien commun.