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Pourquoi s’intéresser à la coopération (quand elle est à la mode) ?

Xavier Lucien est permanent du Réseau des Crefad et membre du comité de pilotage de Terreau II. Vous pouvez retrouver son propos en intégralité dans les actes du séminaire final.

Comment définir la coopération ? On coopère pour apprendre ensemble, on collabore pour travailler sur un objet précis. La collaboration a une durée limitée, se centre sur les moyens et les objectifs opérationnels, la coopération s’inscrit dans un temps long, porte sur des principes et des finalités partagés. La collaboration s’appuie sur l’entente entre des individus, la coopération demande des institutions qui dépassent les seuls individus.

Dans le champ agricole, il y a une grande culture de la coopération, de l’entraide, dans la vie de tous les jours mais aussi dans les structures qui ont été créées pour cela, comme les CUMA et l’ensemble des mouvements coopératifs. Mais dans les champs de l’accompagnement ou du conseil, on se rend compte que c’est moins naturel, que c’est parfois même un peu difficile. Dans le secteur associatif, cela fait longtemps que l’on a appris à travailler ensemble, sans objectif d’absorber les autres, par nécessité. On a tous et toutes fait l’expérience de l’intérêt de la diversité. Comme on fait tous et toutes l’expérience de la concurrence. Car il y a aussi une double injonction des pouvoirs publics. La première, c’est une demande, qui s’accentue, de déposer des dossiers communs, de plus gros dossiers (parfois) mais avec plus de partenaires. Le deuxième, c’est que l’on s’organise avec d’autres acteur·ices, comme les élu·es locaux (les « territoires ») et les organisations professionnelles agricoles, encore plus différents et hétérogènes que nous.

Pour collaborer ou pour coopérer ?