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Agathe Macke, administratrice d’InPact pour l’InterAfocg

Agathe Macke est administratrice d’InPact pour l’InterAfocg. Elle élève des brebis en Haute-Garonne.

J’ai rejoint l’Afocg 31 en 2009. L’Afocg accueille tous agriculteurs et paysans pour transmettre une autre manière de gérer sa ferme, plus autonome et libre. Les formations se font en collectif, un animateur-formateur nous apprend à mieux vivre notre compta et gestion. Nous travaillons sur des thématiques : saisie, enregistrement des factures de ventes et d’achats, analyse de nos résultats, relations entre associés, avec l’argent, le banquier, l’assureur, commercialisation, déclarations dématérialisées... Avec l’Afocg, j’ai appris à devenir plus interrogative, à anticiper mieux les problématiques sur ma ferme, à mieux prendre mes décisions, et les formations de groupe me permettent de sortir de la ferme et d’avoir d’autres relations avec des paysans autonomes.

Je veux transmettre aux agriculteurs et paysans cette nécessité d’autonomie sur leur ferme grâce à cette capacité d’anticipation et de gestion. Pour ça, je suis entrée au conseil d’administration de l’Afocg 31, puis de l’InterAfocg, notre tête de réseau. Je représente l’InterAfocg au Pôle InPact et je prends de mon temps pour soutenir activement le projet commun des structures membres. La question climatique en fait partie.

Sur ma ferme l’an dernier, malgré la sécheresse, j’ai donné de l’herbe verte à mes animaux jusqu’à l’hiver. Les arbres sur mes prairies, et au bord des ruisseaux, ont protégé l’herbe du soleil et des températures élevées de l’été 2022. Dans les prés, sur les talus, les haies, des arbres ont été plantés et conservés par l’ancien paysan ou ses ancêtres depuis des décennies. Je les ai conservés, reconnaissante et intéressée par leur utilité climatique et botanique. Les fermes qui avaient planté des arbres en agroforesterie à l’automne précédent les ont vu mourir en majorité. C’est dix ou vingt ans avant qu’il fallait soutenir l’agroforesterie, replanter les haies, des arbres…
Aujourd’hui enfin il y a des actions en faveur de l’agroécologie.

Les aides qui arrivent du ministère concernant la sècheresse sont clairement faites pour des agriculteurs pas autonomes dans leur système, dépendant des achats extérieurs. Alors que la base de l’indépendance des fermes est l’autonomie de leurs apports.

Il nous est aussi demandé de faire des formations en agroécologie pour recevoir ou augmenter certaines aides, alors que depuis des décennies nos réseaux en proposent, des formations, et nous les appliquons sur nos fermes ! En 2019, les Afocg ont publié la brochure « Dix expériences pour gérer la ferme avec l’évolution du climat », InPact Nouvelle-Aquitaine vient de publier un recueil d’expériences sur le même sujet.

Depuis vingt-cinq ans, dans nos réseaux, les Civam, les Adear et les Afocg travaillent sur ces questions de changement climatique, avec une approche globale, intégrant aussi les aspects économiques, humains, territoriaux. Si on remonte plus loin, ça fait trente, même quarante ans qu’on sait qu’on va dans l’impasse et qu’on marche sur la tête. On devrait en faire des spectacles comiques, de ces absurdités politiques…

Septembre 2023